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Monographie de Notre Dame des Millières et divers Savoie

L'église de Notre Dame des Millières

Publié le 3 Juin 2015 par Abbatucci in Histoire

L'église de Notre Dame des Millières

1) Présentation

Moins connu que les églises de types baroque, Sarde comme à Grignon ou romane comme à Cléry. L’église de Notre Dame des Millières fait partie de la paroisse sainte Claire comprenant 5 communautés locales Grignon Monthion, Bonvillard, Sainte Hélène Sur Isère et Notre Dame Des Millières.

En entrant dans cette église on peut s’étonner de la simplicité intérieur de cet édifice. On va découvrir ensemble son contenu et ses quelques attraits.

L’édifice est caractérisé par le style architectural néogothique de la fin du XIXème siècle, qui restitue le souvenir de l’art architectural du moyen âge. On agrandit l’espace intérieur, bien éclairé par des vitraux pour laisser passer à la fois la lumière et permettre au son de mieux se diffuser. Ce style est très décrié au XXème siècle car sans charme. Au sein de la paroisse Notre Dame est considérée intégralement comme de style néogothique en effet l’église de Sainte Hélène sur Isère à la même structure architecturale, mais associé à un clocher datant du XVIIème siècle.

2) quelques dates importantes

1120 Création du prieuré de Sainte Hélène par Saint Bénezet d’Hermillon qui en fut le promoteur et en confia l’administration aux chanoines augustins de saint Martin de Miséré l’église de sainte Hélène était réputée dans la région pour son pèlerinage

1139 La première église était sous le vocable de Notre Dame de l’aumône. Les dîmes et les offrandes étaient reversées au diocèse de Maurienne.

1184. Le pape reconnaît que la moitié de l’église des Millières appartient à la juridiction de l’évêque de Maurienne, l’autre moitié probablement au prieuré qui existait sur le territoire de Sainte Hélène des Millières.

XIVème siècle Ce charmant village était connu sous le nom latin de Beata Maria de Milleris, ou Miliaria (qui a toujours vécu sous la protection divine de Marie).

1630 épisode de la peste le seigneur avait fait construire au Millieres une maladrerie (hôpital-léproserie) elle était dirigée par des religieux, des Antonins ou frères hospitaliers de Saint Antoine.

1772 Jusqu’à cette date Sainte Hélène et Notre Dame était réunie

4) Description

Dimensions : 25m de long et 15m de large environ Hauteur 13m

On distingue sur une des façades l'emplacement d'un cadran solaire dont la représentation a été effacé

Sur les deux façades des traces d’impacts certainement le résultat de quelques tirs perdus lors de la guerre 39/45

Quatre fenêtres sur les façades, plus une pour la sacristie.

Le portail principal avec une porte à double vantaux est entouré par quatre colonnettes en grés surmontées par des chapiteaux représentant le monde végétal.

Dès le franchissement de la porte, on remarque deux salles qui ont été prélevées sur les parties latérales pour servir de réserves ou de classes aux enfants mais qui ne nuisent pas à la surface nécessaire pour accueillir les paroissiens

Après une double porte vitrée on se retrouve sur l’allée centrale qui va rejoindre le chœur,

Deux allées latérales séparées par trois colonnes formant 4 arches.

La voûte en croisée d’ogives caractéristique de la construction gothique était à l’origine bleue clair incrustée d’étoiles dorées

Au-dessus de la porte d’entrée une large tribune balustrade en fer forgé pouvant accueillir les paroissiens lors des cérémonies

5) Construction

1859 Hilarion Daymonaz curé de la paroisse fut le principal instigateur de la construction, de l’édifice, situé au lieu-dit ‘’ le creux du loup’’ L’ingénieur Belotti en avait fait les dessins

Après de nombreuses péripéties la construction, commencera en 1861 et c’est l’architecte Théodore Fivel qui en sera le maître d’œuvre, le grand spécialiste de l’architecture néogothique

1869 L’église fut consacrée elle portera dorénavant le nom de Notre Dame de la Nativité

1875 - «Dans les murs de l’église, lors de réparations on a découvert un bloc de pierre jadis creusé en bénitier qui indiquait la présence d’un gouverneur romain

Une preuve peut-être de la présence romaine au pays des Millières et d’une route secondaire reliant cette rive à la Maurienne

---7) Les autels latéraux Œuvres d’Alexandre Gilardi sont en bois et plâtre polychrome, très classique du style néo-gothique.

L’autel dédié à la Vierge du Rosaire les statues de saint Joachim et de sainte Lucie

L’autel de saint Joseph il a été restauré en 1974.avec les statues de saint Antoine et de

Ces deux autels sont aujourd’hui attaqués par l’humidité et les boiseries se détériorent les trois autels ont été construits en 1866 le maître autel a été démonté

8) La chaire est l’œuvre de François Gilardi en noyer pommeté d’après un plan de 1863 sur les panneaux du devant nous pouvons remarquer les quatre évangélistes avec leurs emblème respectifs et une gloire au milieu de laquelle est sculptée une colombe emblème du saint Esprit et enfin les emblèmes de l’ancien et nouveau testament surmontés d’une croix elle fut consacrée en 1867

9) Chemin, de croix (Début du 20ème siècle) restauré par l’abbé Burdin (acheté grâce au leg de madame Françoise Pasquier)

10) Statuettes: Jeanne D'Arc, la Vierge de Lourdes, Padré Pio, Sainte Thérèse, Saint Joseph, l'enfant Jésus dit de Prague, Saint Antoine de Padoue, Saint François de Sales, Vianney Jean Marie

11) Un harmonium un trésor oublié datant des années 1880, œuvre de Dumont et Lelievre leurs ateliers se trouvant (aux Andelys dans l’Eure) plusieurs fois restauré

12) Fonts baptismaux en noyer sculpté se composent d’une cuve, fermée d’un couvercle, adossé à un élément mural, œuvre d’Alexandre Gilardi datant du XVIIIème siècle en incrustation le baptême de Jésus

13) Deux bénitiers en pierre sculptée en godrons scellés dans le mur datant du XVIIIème siècle) et un troisième en pied a l’entrée

Patrimoine

14) Tableau représentant la nativité de Marie (auteur Maxime Oudeard 1657) son cadre a disparu ses dimensions 2m sur 2m60 environ

Description : Le tableau est divisé en trois parties

1ère partie La naissance avec sainte Anne allongée entourée de ses aides

2ème partie La toilette du nouveau-né (le bain est un motif d’origine byzantine)

Une femme faisant sécher le linge près de la cheminée et une autre se tient prés du berceau.

3ème partie Trois personnages: De gauche à droite Saint Joseph, (celui-ci tend une main bienveillante) vers l’abbé Paraz au centre celui-ci détient la crosse signe de reconnaissance de sa fonction une manière de lui décerner le ‘titre de pasteur’. La mitre posée sur une table ronde nous indique que c’est un abbé mitré, Il est probable que cet abbé fut prieur au monastère Saint Clair prés d’Annecy le Vieux. On peut aussi s’apercevoir que la volute de la crosse est tournée vers lui ce qui signifie qu’il détient dorénavant la juridiction de la paroisse

A droite, Étienne portant les pierres de sa lapidation dans sa main gauche, et bien sur la palme du martyr dans sa main droite.

Pour information l’imagerie populaire représente généralement les saints avec les éléments caractéristiques de leur vie.

Du point de vue de la peinture on peut constater la disproportion des jambes des angelots

Les personnages sont placés de gauche à droite selon leurs importances.

En latin une inscription “Cette œuvre sacrée a été exécutée pour toi Vénérable Stéphane Paraz, (prêtre de la paroisse) protecteur de ce lieu en l’an 1657 ‘’

Ce retable va être bientôt classé par les services du patrimoine et recevoir l’arrêté d’inscription au titre des monuments historiques en 2015

moins connu que son fils Nicolas tous les deux peintres en Tarentaise ce tableau est d’une grande rareté pour l’instant un seul exemplaire connu en Savoie

C’est aussi un objet précieux pour les milliérains un trésor familial que nous ont laissé nos aïeux, que nous devons transmettre aux générations à venir

15) Christ en croix

15) Les deux anges situés au-dessus du tabernacle en bois dont les couleurs ont été effacées

15 Les pupitres Le pupitre à gauche a été exécuté par Mr Lyson de Bonvillard et l’ambon qui est le lieu de la Parole de Dieu à droite vers la porte de la sacristie sculpture sur bois incrusté par Jean Claude Marillet en 1971. Le même artiste qui a exécuté (la nouvelle statuette de saint Jacques à Thénésol et le chemin de croix dans l’église de Grignon

15) Un vitrail central représentant la Vierge écrasant la tête du serpent (le mal)

Une bannière de confrérie : Il n’en reste plus qu’une aujourd’hui en très mauvais état. Représentant le sacré cœur de jésus

15 Plaque commémorative en marbre en incrustation les noms des jeunes milliérains morts durant la guerre 14/18).

Sacristie

16) Une vierge en bois dont on a retiré les peintures a une particularité son visage ressemble étrangement au visage de la mère de maître Gilardi.

17) Statuette de sainte Philomène en bois sculptée peinte

19) Quatre reliquaires scellées contenant les reliques de Saint François de Sales, de Françoise de Chantal, de Sainte Maxime, et de Saint Joseph le confesseur.

19) Un ostensoir soleil en argent

19) Trois calices, deux en argent et un en vermeil

19) Un coffret avec 3 petites ampoules contenant les saintes huiles

20) Un tableau, de style baroque représentant Notre-Dame couronnée et l’Enfant Jésus portés par les nuages donnant le scapulaire ( qui donne sa protection) à un ermite, pieds nus, vêtu de la robe de bure (saint Antoine le grand), à gauche un évêque (donnant son assentiment). Entre les deux personnages une nef secoué par l’état de la mer avec deux personnages à l’intérieur.

Ce tableau est peut-être de Gabriel Dufour de Saint-Michel-de-Maurienne ou de l’un des membres de sa famille Il a été réalisé vers la moitié du XVIIème siècle. Tableau en l’honneur de la léproserie dirigé par les Antonins en 1630

Clocher

Le clocher avec un toit en flèche de charpente à 6 pans en pointe une boule (la terre) plus une croix à trois flèches surmonté d’une girouette (un coq). Autrefois on pouvait y accéder par une porte extérieure aujourd’hui rebouchée. Pour accéder aux cloches un escalier en bois torsadé est en bien mauvais état

Notre église est encore une des rares en Savoie dont le fonctionnement est manuel (à cordes).Quatre cloches dont deux petites datant de 1927

Les courroies sont d’origine, elles proviennent de la sellerie boullerie Léon Jeannot d’Albertville début XXème siècle.

Aujourd’hui les cloches sont usées par les battants elles ne sont pas protégés par des tampons de protection

En conclusion des traces d’humidité, décollement de la peinture, une toiture fragilisée par les ans Cette église nécessiterait quelques réparations en particulier au niveau de la toiture constitué en grande partie d’ardoises mais aussi de tôles ondulées

Au nom des paroissiens et des habitants de la commune nous espérons que des travaux conséquents de rénovations puissent apporter à cette église le renouveau nécessaire pour sa conservation

Notre Dame des Millières le 4 juillet 2014

Abbatucci Charles René

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